Elections : Pour un bon casting et une promotion des jeunes


Par Hamada Eddarouiche
Lundi 29 Août 2011

Le discours Royal à l’occasion du 58ème anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple a été un véritable cours magistral, bien heureux, pour rappeler au peuple marocain dans toutes ses composantes l’importance des prochaines échéances électorales, et nous met devant nos responsabilités historiques. Il complète  le dernier discours de la Fête du Trône et détaille la feuille de route pour les prochaines élections, sous l’égide d’une Constitution dont l’adoption est un véritable plébiscite d’un peuple pour son Souverain.
Ce plébiscite nous engage, logiquement, à une application stricte des  Hautes recommandations et directives Royales.
En effet, ces élections seront un rendez- vous crucial avec l’Histoire, celui de  la consolidation d’un ensemble de mutations profondes, initiées depuis plus d’une décennie, et qui consacrent l’édification d’une nation démocratique, moderne et attachée à ses valeurs intrinsèques.
Les discours Royaux ont réservé  une place de premier choix  aux élites qualifiées, à la jeunesse  qui est la véritable ossature du Maroc de demain, celui de l’Etat de droit, de la tolérance, de la justice sociale et de la modernité. Les femmes, la  grande moitié du pays, cette composante essentielle de notre société n’a pas été oubliée ; une place de choix, celle qui lui revient de droit, doit lui être réservée.
Il appartient désormais aux forces vives, jusque-là sur les bas-côtés de la route, de se saisir de leur destin en se réconciliant avec la politique par une présence effective sur l’échiquier, fortes de l’esprit et de la lettre des textes fondamentaux, et fortes du soutien de Sa Majesté.
Il a été demandé aux partis politiques de procéder au meilleur casting, de permettre à une nouvelle élite qualifiée « apte à assurer une bonne gestion de la chose publique » et « capable de rivaliser d’ardeur dans l’élaboration de programmes de projets sociétaux » de se redéployer dans les partis et les institutions gouvernementales.
Il  a été demandé aux citoyens de choisir les meilleurs programmes électoraux et les candidats qualifiés et intègres qui auront, en retour, à leur rendre des comptes,  dans le cadre d’une reddition des comptes.
La société civile et les médias sont appelés à jouer le rôle qui leur est dévolu dans l’observation légale, indépendante et neutre de la régularité des opérations électorales.
L’usage de l’argent, l’achat des voix, l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques, les abus de pouvoir sont à proscrire et seront réprimés par les textes de loi qui régiront les prochaines échéances.
Désormais nous sommes bien sur la ligne droite, la politique de la chaise vide empêchera, sans le moindre doute, la concrétisation  des idéaux de changement auxquels aspirent les jeunes.
La sourde oreille ne sera pas permise aux partis politiques, le risque est énorme, celui de transformer la nouvelle loi fondamentale en texte en déphasage par rapport aux changements souhaités sur le champ du réel.
La consolidation de l’Etat de droit, la démocratie participative, le renouvellement de l’élite politique, la séparation de la bonne graine de l’ivraie sont des objectifs à atteindre, avec une assignation d’obligations de moyens et de résultats  de la part des opérateurs politiques.
Mais attention, les liftings, les subterfuges, les reports à demain, ne tromperont personne : tout le monde est à jour, et à bon entendeur salut !
Le moment est grave, il demande de la vigilance et de la clairvoyance, car chacun doit prendre ses responsabilités et honorer ses obligations pour prétendre à ses droits.
Personne ne peut nier que le Maroc, depuis l’accession de Sa Majesté au Trône il y a douze ans, connaît un vent de démocratie qui  souffle, et de manière continue sur le pays.
L’espace des libertés s’est considérablement agrandi, le pays s’est réconcilié avec son passé, la bonne gouvernance s’installe progressivement, les chantiers d’infrastructures de base poussent comme des champignons aux quatre coins du pays, les droits fondamentaux des femmes sont mieux protégés, le développement humain est devenu une priorité, des réformes ambitieuses et judicieuses de la justice et de l’administration sont en cours de finition…… et j’en passe.
Je ne citerai que des exemples bien connus de tous : les anciens « damnés » en politique occupent les plus hautes fonctions politiques et administratives, les séparatistes affichent à fleur de peau leurs opinions sans crainte, la Moudawana est en vigueur, les apparatchiks détourneurs de fonds publics sont sous les verrous, le TGV va rouler bientôt parallèlement aux autoroutes du Maroc, les privilèges immérités sont en voie de disparition, etc. 
Toutes ces mutations profondes ont eu lieu bien avant les convulsions qui secouent le monde arabe actuellement ; il faut avoir l’honnêteté de reconnaître qu’elles procèdent d’une volonté commune de Sa Majesté et de la classe politique patriotique.
Il faut aussi reconnaître que ces reformes ont placé le Maroc dans une situation incomparable avec celle des pays de la sphère arabo-musulmane et africaine, depuis bien longtemps.
Il faut surtout savoir que les réformes politiques sont un processus long qui ne se mesure pas à l’échelle d’une vie humaine qui est très courte par rapport à la vie d’une nation.
Le renouvellement de l’élite politique ne peut pas signifier qu’une génération peut à elle seule gérer convenablement, rationnellement, toutes les structures d’un Etat. Il y a une complémentarité et une synergie entre les générations qu’il faut cultiver et préserver.
Moralité : toutes les conditions sont bien réunies pour que ce pays continue sereinement sa marche sur le chemin de la démocratie, du développement, de la justice, de l’ouverture.
Ce défi doit être relevé, la jeunesse, les partis, la société civile, les médias, l’administration, ont le devoir de le faire, il est à leur portée.
Les partis ont la lourde responsabilité d’opérer un bon casting des futurs acteurs de la vie politique et de pousser la jeunesse sur les devants de la scène.
La jeunesse doit se montrer à  la hauteur des espoirs placés en elle, car quels que soient la bonne volonté des partis et leur désir de promouvoir la jeune élite compétente, ces objectifs ne seront pas atteints sans une implication forte de cette force vive dans l’exercice de la citoyenneté.
L’inscription sur les listes électorales, l’adhésion et le militantisme des jeunes à l’intérieur des partis sont des conditions nécessaires à la pratique d’une activité politique normale et régulière dans un système organisé comme le nôtre.
La « politique buissonnière » mène à l’exclusion  qui peut conduire à une contestation qui aura perdu sa justification, et deviendra anarchique, désordonnée, irresponsable et illégitime.
Le « maquis politique » est démodé et ceux qui veulent le pratiquer ne sont pas à jour, il faut leur rappeler que nous sommes en démocratie, le totalitarisme, les dazibaos, la clandestinité, tout cela a disparu,  toutes les sensibilités politiques normales et saines sont légales et reconnues.
En définitive, tous les citoyens de notre pays désireux de traduire sur le champ du réel les changements portés par la nouvelle Constitution, ont la possibilité de le faire, la panoplie des partis, comporte toutes les inspirations, des plus modernistes aux plus conservatrices.
C’est au prix d’une grande mobilisation au sein des partis que les jeunes et les exclus d’hier, gagneront la confiance des appareils politiques pour leur participation et leur entrée sur le devant de la scène.
Les manifestations de rue et les jérémiades sur le Net, ne sont plus d’actualité, leur temps est dépassé et leur dividendes, s’ils existent, ont déjà été perçus.  
La situation dans nos provinces du Sud est différente du reste du pays en raison, peut-être, de la fameuse exception sahraouie. La scène politique est littéralement occupée non pas par des partis, mais par des personnes affiliées à des partis et la nuance est importante.
Les porteurs de mandats appartiennent, en grande majorité à des familles dont le nombre se compte, hélas, sur les doigts d’une même main de mutilé.
Les dysfonctionnements qui ont été  cités à plusieurs reprises par le Souverain dans ses derniers discours, montrent du doigt nos chères contrées du Sud beaucoup plus qu’un autre endroit.
La société est encore tribale chez nous et les équilibres doivent être respectés en attendant de progresser vers une forme sociale plus adaptée à l’air du temps et aux exigences de la modernité.
Nous n’hésiterons pas à dénoncer le moment venu, preuves à l’appui, tous ces manquements qui fissurent notre front intérieur, sapent les efforts de la nation destinés au bien-être de la population et la concorde sociale.


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