«Aucun cas d’Ebola n’a été enregistré jusqu’à présent au Maroc». C’est une affirmation nette et rassurante que les responsables du ministère de la Santé nous ont répétée après la publication mardi d’un article sur le portail du journal espagnol El Pais faisant état d’une éventuelle mise en quarantaine de personnes atteintes du virus Ebola dans plusieurs pays dont le Maroc, l’Arabie Saoudite et les Philippines. Il s’agit, selon ce quotidien, de voyageurs en provenance des pays où le virus fait ravage comme le Liberia.
Le professeur Abderrahmane Maâroufi, directeur de l'épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé, a nié catégoriquement l’existence dans le Royaume de personnes atteintes de ce virus.
Toutes les informations alarmistes relayées par les médias jusqu’à présent sont « de fausses alertes », a-t-il martelé, ajoutant que le ministère tient à rassurer l’opinion publique et qu’il l’informera avec diligence et objectivité de tous les cas suspects qui pourraient être éventuellement détectés. Citant le cas du décès d’un ressortissent libérien à la fin du mois dernier à l’aéroport Mohammed V de Casablanca que la rumeur avait imputé au virus Ebola, il nous a rappelé que les analyses effectuées par le ministère de la Santé avaient confirmé le contraire et qu’un communiqué de presse officiel publié à ce propos avait précisé que ce décès était dû à une crise cardiaque.
Le ministère avait également publié au début de ce mois un autre communiqué pour affirmer que «la femme, âgée de 76 ans, qui revenait de la Omra, vendredi, à l'aéroport international Mohammed V de Casablanca est décédée d'un "œdème pulmonaire aigu" et non du virus Ebola».
Fin juin dernier, il avait aussi assuré qu’aucun cas du virus Ebola n’avait été enregistré au Maroc depuis l’apparition de la maladie dans certains pays africains et que l’aéroport Mohammed V était équipé de moyens techniques modernes (caméras thermiques permettant de prendre la température de tout passager) pour contrôler les voyageurs venant de ces pays.
Malgré toutes ces déclarations et mises au point du ministère de la Santé, il n’en demeure pas moins que le Maroc est fortement exposé à la contamination par ce virus mortel.
Si les aéroports et les ports disposent effectivement de tels moyens techniques, d’autres lieux de passage pour les citoyens en provenance des pays africains touchés par la maladie, n’en disposent pas. C’est le cas, par exemple de la frontière avec l’Algérie. Aussi, la prudence et la vigilance restent-elles de mise.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, le virus Ebola est « apparu pour la première fois en 1976, lors de deux flambées simultanées à Nzara (Soudan) et à Yambuku (République démocratique du Congo). Yambuku étant situé près de la rivière Ebola, c’est de là qu’est venu le nom de la maladie ».