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Déjà le débat a été lancé avec la question des quotas au sein du onze national français. Et pourtant, la Constitution française stipule que « la France assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine ». Ce projet de suppression ou de limitation de la bi-nationalité comme l’appellent ses défenseurs obéit à des objectifs purement électoraux. Choisir entre son père et sa mère, entre sa grand-mère maternelle ou paternelle est une équation absurde. Certes la France a toujours adopté le principe du jus sanguini (droit du sang), mais elle l’a parfois mâtiné de jus soli (droit du sol), ce qui a donné à ses différentes lois sur la nationalité un caractère particulier, à la fois humaniste et naturaliste. Mais la politique et les élections ont des raisons que la raison n’en a pas. Aujourd’hui, avec les yeux doux de Sarkozy faits à Marine Le Pen, Paris se dit favorable à une «limitation» de la double nationalité. Et relance le débat sur un principe fondamental de la République, à savoir la liberté. Ceux qui défendent ce projet soutiennent qu’il s’agit d’une préservation de «l’identité nationale», affirmant que l’enjeu de la question était de réaffirmer la nationalité française, laquelle a été «complètement fragilisée par la mondialisation». Entre suppression et limitation, un faux débat intéressé et électoraliste est lancé.
Il faut dire qu’il s’agit de centaines de milliers d’immigrés dont quelques dizaines de milliers de Marocains. En pratique, beaucoup se demandent ce qui arrivera et ce qui changera pour eux et la majorité d’entre eux n’ont pas l’intention d’abandonner leur nationalité d’origine. Cette nouvelle loi sera-t-elle rétroactive ? Si jamais elle passe, s’appliquera-t-elle aux nouveaux demandeurs ou également à ceux qui en sont déjà titulaires ? Dans le discours et la vision du député maître Claude Goasguen, les titulaires de plusieurs nationalités ne devraient en choisir qu’une, ou devraient voir leurs droits civiques réduits. Il précise qu’«il est tout de même gênant qu’une personne puisse voter en France et dans un autre État». Le député UMP plaide donc pour «une limitation de la double nationalité par le biais de discussions bilatérales avec les pays». Il va même plus loin, envisageant «une convention internationale au niveau de l’ONU pour élaborer un droit commun de la nationalité».
Pour beaucoup de Français issus de l’immigration, il s’agit d’une parade électoraliste qui vire vers des discours racistes qui s’éclipseront avec la fin des élections. Cet état de fait est reconnu par Claude Goasguen qui pense que la France est confrontée à une recrudescence du racisme. « Notre pays est confronté à une montée du racisme. Dans ce contexte malsain, la France doit s’emparer de cette question de la bi-nationalité. On ne peut pas vouloir réussir l’intégration en l’écartant de la réflexion », a-t-il répliqué. Reste maintenant de savoir si les amendements de l’UMP passeront et quelle serait la position de la société civile et des pays d’origine concernés par cette nouvelle acrobatie politique de la droite française.