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Composée de Ali Ercoşkun (AKP), Altan Tan du HDP (Parti démocratique des peuples, pro-kurde), Mustafa Serdengeçti (AKP) et Fevzi Şanverdi (AKP), elle a eu des entretiens avec des parlementaires et des responsables politiques et gouvernementaux marocains.
« L’organisation de Fethullah Gülen œuvre pour l’usurpation du pouvoir dans les pays où elle exerce ses activités », a martelé Ali Ercoşkun lors de cette conférence, soulignant que l’un des objectifs des putschistes était d’entraîner la Turquie vers la guerre civile à l’instar de celles qui ont ensanglanté la Syrie et l’Irak. Il semble que les parlementaires turcs entendent convaincre les responsables marocains de « la dangerosité » de cette organisation qualifiée de « terroriste » par tous les parlementaires de l’AKP présents dans cette conférence, alors que le parlementaire Altan Tan du HDP (Parti démocratique des peuples, pro-kurde) s’est démarqué s’abstenant d’user de ce qualificatif même s’il a contesté l’infiltration des membres de cette organisation de manière profonde depuis des années dans les services de police, de la justice et de l’administration turque. Néanmoins, ce parlementaire a assuré qu’il y avait des relations de coopération entre le gouvernement turc et l’organisation de Fethullah Gülen, mais les évènements du Printemps arabe ont mis fin à cette relation.
Il convient de rappeler que les autorités turques ont mené, dès les premières heures de l’échec du coup d’Etat en juillet et avant même le début d’une enquête judiciaire, une chasse aux sorcières visant non seulement «la minorité qui a fomenté le putsch », comme l’a affirmé l’un des parlementaires durant cette conférence, mais d’également des membres et des adeptes de cette organisation dans tous les rouages de l’Etat turc (presse, enseignement, justice…). Les autorités turques voulaient étendre cette campagne de purge même hors de la Turquie. En ce sens, elles auraient demandé à plusieurs pays dont le Maroc de geler les activités des écoles et des associations appartenant à cette organisation. Elles ont, de surcroît, demandé aux Etats-Unis d’extrader le leader Fethullah Gülen qui réside depuis des années en Pennsylvanie.
Par ailleurs, les propos de l’ambassadeur de la Turquie à Rabat, Ethem Barkan Öz, étaient mesurés. Tout en reconnaissant le professionnalisme et la coopération des services secrets marocains, le diplomate turc a assuré que les autorités marocaines disposent d’informations sur les activités de cette organisation et que le Maroc, dès le déclenchement de la crise avec elle depuis quatre ans, avait demandé aux autorités turques de lui fournir des informations sur l’organisation. L’ambassadeur turc a, de surcroît, nié l’implication de tout membre de l’ambassade dans cette tentative de coup d’Etat contrairement à ce qui s’est passé dans nombre d’ambassades de Turquie dans plusieurs pays, précisant que l’attaché militaire de l’ambassade est rentré au pays, car l’armée turque a besoin pour le moment de ses cadres.
Concernant les relations entre les deux pays, Ali Ercoşkun (AK Parti) a affirmé qu’elles ne souffriraient aucun changement même au cas où il y aurait des changements politiques au Maroc après les élections législatives prévues le 7 octobre prochain, tout espérant que ces relations se renforceront davantage dans les prochaines années dans tous les domaines notamment sur le plan économique.
Par ailleurs, la délégation turque a assuré que la famille de Jawad Merroun bénéficiera d’une pension à l’instar de toutes les victimes turques qui ont été tuées lors de cette tentative de coup d’Etat qui a coûté la vie à 240 personnes. Dans ce sens, la délégation parlementaire turque a souligné que la mère et le frère de Jawad Merroun ont bénéficié d’un billet d’avion de la compagnie Turkish Airlines pour qu’ils se déplacent prochainement en Turquie en vue d’effectuer les formalités administratives concernant ladite pension.