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Baqbou, Omar Sayed et Nabil Khaldi
offrent un magnifique concert de clôture
en mémoire de l’enfant terrible
de la cité des Alizés
La scène Moulay Hassan a accueilli dimanche en fin d'après-midi quatre artistes bien connus de la scène musicale nationale et souirie pour une clôture très spéciale de la 19ème édition du Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira.
Une clôture riche en émotions en hommage à une figure nationale originaire de la cité des Alizés qui a marqué la scène culturelle et artistique de la plus belle manière, particulièrement le théâtre marocain : Tayeb Saddiki. Ce, à travers des œuvres restées gravées dans la mémoire de nombreux marocains.
Pour rappel, ce grand homme du théâtre marocain, décédé en février dernier à 77 ans, avait plusieurs casquettes : il fut metteur en scène, écrivain, traducteur et calligraphe, entre autres.
Pendant plus d’une heure, Mohamed Derham, Maâlem Mustapha Baqbou, Omar Sayeb et Nabil Khalidi ont fait bouger le public en l’honneur de l’enfant terrible de la cité des Alizés. Ensemble, ils ont interprété quelques grands titres des groupes marocains des années 70 : Nass El Ghiwane, Lamchaheb et Jil Jilala, à la joie du public.
Fondateur de ce dernier groupe en 1972, Mohamed Derhan était aux manettes de ce concert-hommage qui proposait à tous de revisiter certains des classiques de cette époque-là qui ont grandement enrichi le patrimoine musical marocain.
Musicien reconnu et apprécié, Mohamed Derham s’est produit dans de nombreux pays à travers le monde, laissant à chaque fois de bonnes impressions qui lui valent aujourd'hui respect et considération.
Bien qu’il ait grandi dans une zaouia gnaouie aux côtés de son père, le Maâlem El Ayachi Baqbou, Mustapha Baqbou a participé au mouvement musical folk des années 70. Cet ancien membre du groupe Jil Jilala est un grand spécialiste des fusions qui ont émerveillé plusieurs scènes à travers le monde. Notamment en Amérique, en chine et en Europe.
Soulignons qu'une heure plus tôt, la scène Moulay Hassan a vibré sous les pas rythmés des musiciens du groupe Oudaden. Cet ensemble marocain, qui a fortement contribué à la reconnaissance de la musique amazighe, a offert au public un spectacle haut en couleur et particulièrement riche en sonorités berbères.
Visiblement heureux d’assister à ce spectacle, le public souiri a été très réceptif au spectacle, comme à son habitude. L’ambiance était telle que les festivaliers ont dansé durant tout le show, reprenant en chœur certains titres de cette formation, considérée comme l’un des plus anciens groupes de musique ayant su porter haut et loin l’art amazigh de la région du Souss.
Conduit par son leader, Abdellah El Foua au talunt et tagoualt, Oudaden compte aussi dans ses rangs les musiciens Mohammed Jemoumekh (tam-tam, également appelé tigwaline), Larbi Amhal (tismamayeen-nakus) et Larbi Boukharmous (guitare). Depuis près d’un demi-siècle, cet ensemble n’a de cesse de sillonner le Maroc et le monde, distillant avec talent et beaucoup de générosité la musique amazighe. Une musique qu’il a adoptée depuis près de quatre décennies. Il compte une trentaine d’albums.
Notons enfin que la clôture de cette 19ème édition du Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira est intervenue à 19h36. Le public, qui semblait en redemander, est resté sur les lieux pendant de longues minutes, avant de réaliser que la fête était bel et bien finie.