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Le Maroc n’est pas en reste. Il compte quelques centaines « voire plus » sauf que contrairement à bien d’autres, les Irakiens et les Palestiniens en l’occurrence, ils ne bénéficient pas du statut de réfugiés. Selon HCR Maroc, le Royaume compte, depuis le début du conflit syrien, 834 demandeurs d’asile dont 13 personnes n’ont pas eu droit au renouvellement de leur certificat de demandeur d’asile.
Comment peut-on expliquer cette position? « Les autorités marocaines n’ont pas jugé bon d’accorder le statut de réfugié à ces Syriens parce qu’elles sont en train d’élaborer un programme spécifique au profit de ces personnes fuyant leur pays. Le hic, c’est que personne n’a d’idée sur le contenu de ce programme qui tarde à être dévoilé alors qu’on en parle depuis janvier dernier », nous a expliqué une source sollicitant l’anonymat.
Du côté du gouvernement, le programme en question n’existe pas. Interrogé par Libé, Abdellah Baha, ministre d’Etat sans portefeuille, a nié en bloc l’existence d’un tel plan. Même son de cloche de la part de Saad-Eddine El Othmani, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, qui semble surpris d’évoquer ce plan. Selon lui, il y a seulement des discussions avec les ONG internationales pour trouver une issue à ce problème.
Le chef de la diplomatie marocaine va plus loin. Pour lui, il n’existe pas de réfugiés au Maroc. «Personne n’a le statut de réfugié dans notre pays et c’est un problème qui dure depuis longtemps et qu’on est en train de discuter avec HCR », nous a-t-il déclaré.
Des propos inquiétants vu que le Maroc a bien ratifié la Convention de 1951 relative à la définition du statut de réfugié le 26 août 1957 et son protocole additionnel de 1967 le 20 avril 1971.
Ces propos remettent au jour le fait que le Royaume n’a pas encore établi une procédure nationale de détermination du statut de réfugié à travers une loi attendue depuis plusieurs années.
Pour certains observateurs, la position des autorités marocaines suscite nombre d’interrogations. D’abord, le fait que c’est la première fois que le Maroc réagit au sujet du dossier concernant les réfugiés. En effet, l’Etat marocain a toujours accordé le statut de réfugiés aux personnes victimes de migrations forcées et involontaires. C’est le cas des Irakiens et des Palestiniens qui ont accédé au statut de réfugiés dès leur arrivée au Maroc. Ensuite, cette attitude contredit la position officielle du pays. En effet, depuis le début de la guerre civile en Syrie, le Royaume, comme dans le cas libyen, a pris la tête du groupe des «Amis du peuple syrien». Il a même abrité, en octobre 2011, l’une de ses réunions. Une position qui a été à l’origine de l’attaque de la représentation diplomatique du Maroc à Damas, en novembre 2011.
Le Maroc a été également l’un des pays à accorder son aide aux réfugiés syriens établis dans le camp de Zaâtari en Jordanie. En effet, le Royaume a installé, depuis le 10 août 2012, un hôpital, destiné à apporter l’assistance médicale nécessaire aux réfugiés syriens sur la frontière jordano-syrienne. Jusqu’au juin dernier, plus de 200.000 réfugiés syriens ont bénéficié des prestations médico-chirurgicales offertes par cet hôpital.
Le département de Saad-Eddine El Othmani est appelé aujourd’hui, plus que jamais, à revoir sa position d’autant plus que le flux des Syriens débarquant au Maroc devrait s’accentuer au vu de la guerre en préparation dans la région.