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En fait, Louardi s’est engagé, lors d’une conférence de presse organisée le 3 mai courant, à défendre les revendications des infirmiers en tant que syndicaliste et il a affirmé qu’il a déjà saisi le chef du gouvernement pour discuter avec lui des problèmes liés aux ressources humaines et notamment de ceux relatifs à l’équivalence des diplômes d’infirmier. Pour le ministre, cette catégorie de fonctionnaires souffre d’une injustice patente en matière d’accès à la Fonction publique puisque les infirmiers titulaires de la licence ou du master ne sont pas classés aux échelles 10 et 11 comme c’est le cas pour les autres fonctionnaires.
Des propos que ne partagent pas les membres du Conseil national du Mouvement des infirmières et infirmiers pour l’équivalence. « Les déclarations du ministre sont à juger à l'aune des faits. En effet, il a gardé le silence sur ce dossier durant tout son précédent mandat en tant que ministre et il n’a rien fait dans le sens escompté», nous a déclaré Abdelmalek Ould-Chikh, membre dudit mouvement. Et de poursuivre : « Nous avons organisé des dizaines de marches nationales et nous avons observé des centaines de sit-in et personne ne s’est intéressé à notre cause. A vrai dire, il n’y a pas eu de véritable volonté de la part du gouvernement sortant de se pencher sérieusement sur ce dossier et tant qu’il n’y aura pas d’actes concrets, nous poursuivrons notre mouvement de protestation».
Notre source estime également que la bonne volonté ne suffit pas. « Le ministre a annoncé sa volonté de solutionner ce problème mais il n’a pas révélé comment il comptait procéder. Il s’est contenté dans ses sorties médiatiques d’expliquer à l’opinion publique ce que veut dire l’équivalence sans détailler, pour autant, les mesures qu’il comptait prendre », nous a-t-elle affirmé. Et d’ajouter : « Pour nous, l’équivalence signifie la reconnaissance académique des diplômes délivrés par l’Etat dans le domaine de l’infirmerie à travers un décret ministériel publié au Bulletin officiel afin d’avoir une légitimité juridique. Nous demandons également la mise en place d’un partenariat avec le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres permettant aux infirmiers diplômés des instituts de promotion des cadres de la santé de s’inscrire au cycle du master dans l’ensemble des universités publiques. Une disposition des plus urgentes puisque le ministère de la Santé a une conception très rigide de l’équivalence. Pour lui, cette dernière veut dire la possibilité pour les infirmiers de s’inscrire uniquement dans les instituts de la santé et il n’est pas question de parler d’une quelconque reconnaissance académique ».
Pour notre source, il est temps de résoudre ce problème qui a perduré à cause de l’opposition de certains ministères et pour des questions purement budgétaires. « Le ministre se dit prêt à trouver une solution mais il y a d’autres intervenants qui entravent ce processus. Nous sommes conscients de ces entraves et des défis induits par le contexte politique, social et économique national, mais ce n’est pas à nous de continuer à payer les pots cassés », a conclu Abdelmalek Ould-Chikh.