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Ainsi, le Royaume se dotera, dans un futur proche, de cinq écoles françaises dont deux de commerce, deux d'ingénierie et une d'architecture. Ce hub universitaire sera également enrichi par l'installation d'une université allemande et d’une autre italienne ainsi que des facultés de médecine des universités de Grenade et d'Ottawa et une école d'architectes de l'université de Barcelone. Ce qui ne peut nullement s'inscrire dans un quelconque objectif d'unification du système d'enseignement tellement prôné depuis l'indépendance du Maroc.
Invité d'une émission sur Radio Atlantic, Lahcen Daoudi a déclaré qu'il y a une demande locale et étrangère forte, qu'il faut saisir, notamment de la part des étudiants issus des pays africains et arabes. D'après lui, le Maroc pourra désormais gagner de l'argent en offrant à ces jeunes une formation occidentale à domicile et moins chère qu'à l'étranger.
Le ministre a déjà affirmé que les transferts effectués au profit des étudiants marocains à l'étranger pour financer leurs études s'établissent annuellement à environ 2,6 milliards de DH voire 3 milliards, si on y inclut les frais de transport et d'inscription.
Pourtant, ce projet si ambitieux, porté par le ministre de l'Enseignement supérieur, présente toutefois certaines limites. D'abord, le problème d'accès à ces établissements. En effet, certains spécialistes de la question estiment que ces projets seront le plus souvent accessibles à un public aisé ou à des étudiants bénéficiant des bourses étrangères ou marocaines. Autrement dit, à défaut de trouver une offre de formation de qualité, proposée par le service public ou développée dans le secteur privé de l'enseignement supérieur marocain, les usagers aisés seront poussés progressivement, à s'orienter vers une offre venue d'ailleurs. D'où la question qui se pose immédiatement de savoir si cette stratégie ne risquerait pas de favoriser l'implantation d'une offre de formation à deux vitesses ?
Ensuite, il y a un problème découlant de la mission même de ces universités. Les spécialistes sont unanimes à estimer que la création d'un tel hub, dans un contexte de mondialisation néolibérale, appuyée sur les modèles anglo-saxons préconisés par certaines organisations internationales (OMC, Banque mondiale, etc.) risque d'éloigner peu ou prou ces universités et écoles de leurs missions de service public. En d'autres termes, ils craignent que ces établissements se détournent du schéma normal de la coopération entre les universités du Nord et celles du Sud, où les premières apportent leur expertise pour contribuer au développement d'une offre de formation pilotée et administrée par les secondes, à une logique du marché, où seul le gain prime.
Autres questions qui se posent et pas des moindres : les méthodes et programmes de formation proposés par ces universités et écoles ne répondent pas forcément aux objectifs préconisés par les autorités publiques. Les spécialistes pensent, en effet, que ces établissements ne font que transférer sans adaptation aucune aux conditions locales de leurs modèles pédagogiques, tant en matière de recherche scientifique que sur le plan managériale. Des transferts qui interpelleront, certainement, les universités marocaines qui n'arrivent toujours pas à se retrouver dans la réforme LMD alors que leurs systèmes d'enseignement ne disposent ni des moyens nécessaires ni des capacités à faire véritablement profiter les étudiants des orientations affichées par le processus de réforme projeté par Lahcen Daoudi.