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vient d’acquérir les droits
du premier roman de la jeune
romancière, lauréate du Prix
littéraire de la Mamounia,
pour une éventuelle
adaptation au cinéma.
La romancière marocaine Leila Slimani est une femme comblée. Quelques jours seulement après avoir décroché le prestigieux Prix littéraire de la Mamounia, pour son premier roman «Dans le jardin de l’ogre», une nouvelle vient de la remettre sur le devant de la scène littéraire mais également cinématographique. Selon le «Huffpost», un producteur français vient, en effet, d’acheter les droits de «Dans le jardin de l’ogre» afin de l’adapter au cinéma. «Je suis très contente parce que la personne qui a acheté les droits est très enthousiaste. Cela m’a fait très plaisir de voir que quelqu’un a envie de faire de mon roman quelque chose de positif», a-t-elle confié au «Huffpost», sans pour autant donner de détail sur cette production cinématographique.
Selon la romancière qui ne devrait pas intervenir dans le choix des acteurs, encore moins dans l’écriture du scénario, la maison de production n’a pas encore désigné de réalisateur pour le film et il est donc tôt pour se prononcer sur le casting. «Je regarderai de très loin l’évolution de ce projet», explique celle qui dit vouloir se concentrer sur un nouveau roman en chantier. «J’écris chapitre par chapitre, j’ignore quand le livre sera achevé», explique-t-elle, toujours au «Huffpost», tout en refusant de dévoiler la toile de fond de ce prochain ouvrage.
Quant au Prix littéraire de la Mamounia, distinction décernée pour la sixième année à un auteur marocain d’expression française, Leila Slimani est la première femme à le recevoir. Le jury a tenu à l’unanimité à la récompenser «pour son audace à aborder un sujet peu traité qui plus est, par une femme musulmane et écrit d’une façon brillante, avec beaucoup de psychologie», a souligné la présidente du jury, à l’issue de la cérémonie de remise du Prix.
Paru en juin 2014, «Dans le jardin de l’ogre» décrit l’errance d’une femme qui mène une double vie. Elle a son existence de femme bourgeoise, mariée à un médecin et travaillant dans un journal parisien. Mais la nuit, pour reprendre les paroles d’une belle chanson de Bashung, elle ment, elle prend des trains et s’engouffre dans une autre vie, que personne ne connaît. Adèle a quelque chose du personnage de «L’ivresse des sens», une magnifique nouvelle de l’écrivaine belge Noann Lyne. Elle cherche des complices dans sa dérive vers la souillure, la décadence, la perversion. «C’est l’histoire d’une femme qui perd le contrôle de son corps, de son existence, un livre sur la dépossession de soi, sur le vertige mais aussi l’ivresse que peut procurer l’avilissement», explique Leïla Slimani. «C’est un livre sur l’addiction, sujet qui m’a toujours fascinée, sur le courage, ainsi que sur l’amour et sa capacité à survivre aux petites et grandes trahisons qui jalonnent l’existence», précise la jeune romancière.
Franco-Marocaine, Leïla Slimani est née en 1981 à Rabat d’une mère mi-alsacienne, mi-algérienne et d’un père marocain, des parents «très libres» à qui elle dédie le livre. «Mes parents étaient amoureux des livres et ils nous ont élevés de manière assez marginale en considérant que la liberté et la subversion étaient incontournables», témoigne-t-elle.
En sortant du lycée français de Rabat, elle part en France et intègre Sciences Po Paris puis l’ESCP, section média. Diplômée, elle est embauchée au journal «Jeune Afrique» où elle passe cinq ans, avant de tout abandonner pour se consacrer à sa vraie passion : l’écriture. «La vie dans une rédaction, c’est pas mon truc», admet-elle, tout sourire.