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La communauté internationale souhaite malgré tout profiter de l’accalmie pour envoyer des observateurs dans le pays afin d’évaluer l’application sur le terrain du plan de paix de l’émissaire international Kofi Annan.
Quelques heures après son entrée en vigueur, pouvoir et opposition ont signalé des violations du cessez-le-feu. Les militants soulignent notamment qu’en dépit du plan Annan, chars et troupes sont toujours déployés dans les villes, en prévision des manifestations massives auxquelles ils ont appelé vendredi sous le slogan «la Révolution pour tous les Syriens».
«Dès lors que les troupes sont obligées d’alléger la pression, les Syriens peuvent décider par eux-mêmes de se joindre ou pas à cette révolution populaire», estime Karim Bitar, chercheur associé à l’IRIS, spécialiste du Proche et Moyen-Orient.
Le plan en six points de Kofi Annan prévoit, outre la cessation des hostilités, le retrait de l’armée des villes et le «droit de manifester pacifiquement» notamment.
Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition, a appelé à poursuivre la mobilisation pour obtenir la chute du président Bachar Al-Assad, seul chef d’Etat contesté dans le cadre du Printemps arabe toujours en place.
Le ministère de l’Intérieur a dans la foulée rappelé que toute personne souhaitant manifester devait en demander l’autorisation au préalable.
Après une journée relativement calme jeudi, des combats à l’arme lourde ont eu lieu vendredi dans la province d’Idleb, à la frontière avec la Turquie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), fragilisant un peu plus la trêve censée mettre fin à plus d’un an de violences.
Si l’armée a affirmé avoir mis fin à ses opérations et les déserteurs de l’Armée syrienne libre (ASL) se sont dits «engagés à 100%» à respecter le cessez-le-feu, les deux parties ont prévenu qu’elles répondraient aux attaques.
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, M. Annan a estimé que, techniquement, Damas n’avait pas respecté son plan mais que le fragile cessez-le-feu était «une chance à saisir», tandis que le patron des Nations unies, Ban Ki-moon, a dit vouloir «envoyer une équipe d’observateurs le plus rapidement possible».
Le général norvégien Robert Mood, à la tête d’une mission technique de l’ONU, est d’ailleurs à nouveau en Syrie pour préparer leur arrivée, après qu’un projet de résolution en ce sens a été déposé jeudi soir l’ONU.
Le Conseil de sécurité de l’ONU pourrait l’adopter vendredi, a précisé l’ambassadeur russe Vitali Tchourkine.
Le projet prévoit l’envoi d’une «équipe avancée de quelques dizaines d’observateurs dans les jours qui viennent et dans la foulée d’une force qui pourrait être de plusieurs centaines» d’observateurs, a détaillé le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.
Le texte, dont l’AFP a obtenu copie, «exige en plus que le gouvernement syrien retire ses troupes et ses armes lourdes des agglomérations et les cantonnent dans leurs casernes».
Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé avoir convenu avec son homologue américain Barack Obama qu’»il faut absolument déployer des observateurs, au minimum pour que l’on sache ce qui se passe».
Disant ne pas croire à la «sincérité» de Bachar Al-Assad, ni au cessez-le-feu, il s’est dit «convaincu que la communauté internationale devra (...) créer les conditions de corridors humanitaires pour que les malheureux qui sont aujourd’hui massacrés puissent échapper à un dictateur».
Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont pour leur part réclamé une action «immédiate» pour envoyer des observateurs en Syrie.
Jeudi, l’OSDH a fait état de 10 morts, dont sept civils, un bilan qui marque une nette rupture avec ces derniers mois, au cours desquels l’ONG recensait chaque jour plusieurs dizaines de morts.