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En dépit de la montée du prix de l’or depuis une dizaine d’années, son rôle économique est encore souvent mal compris et balayé du revers de la main. Lénine commettait déjà cette erreur lorsqu’il affirmait que « le jour viendrait où l’or couvrirait les murs et le sol des toilettes publiques ». Cette erreur consiste à ignorer que l’or possède intrinsèquement des qualités monétaires qui seront d’autant plus valorisées que les politiques monétaires actuelles mettent en danger les monnaies papier officielles. Au lieu d’être une relique, il est en réalité un précieux garde-fou contre le « barbarisme » des autorités monétaires !
Il est généralement reconnu que les sociétés actuelles sont basées sur une division du travail et une spécialisation poussées. Ce qu’on oublie, c’est que dans une telle économie mondialisée, les besoins monétaires des ménages et des entreprises – à savoir le fait de disposer d’un intermédiaire des échanges et d’une réserve de valeur stables – y occupent une place cruciale.
La montée du prix de l’or est directement liée au fait que pour répondre à ces besoins, le système monétaire et financier actuel, basé sur des monnaies papier, est largement défaillant.
D’une part, en matière d’intermédiaire des échanges. Imposé initialement en 1944 par les accords de Bretton Woods, le système monétaire international a donné une place centrale au dollar. Celui-ci était en effet considéré « aussi bon que l’or » parce qu’il était la seule devise à garder un lien avec le métal jaune. L’or jouait ainsi toujours le rôle de « valve de sécurité » contre l’abus de création monétaire inflationniste par les autorités américaines.
Cependant, quand ces dernières firent tourner la « planche à billets » au cours des années 1960 pour financer la guerre au Vietnam et leurs programmes sociaux, le président des États-Unis, Richard Nixon, finit par annoncer en 1971 la suppression de la convertibilité en or du dollar. Au lieu d’arrêter la création inflationniste et de faire face à ses conséquences économiques (comme le montre le graphique 1 ci-dessus la devise américaine a perdu depuis près de 82% de son pouvoir d’achat !), les autorités américaines ont alors préféré à l’époque supprimer la seule « valve de sécurité » qui subsistait encore dans le système monétaire international !
Le système monétaire international est depuis exposé à la création inflationniste américaine et aussi aux différentes manipulations par les États de leur monnaie papier, à l’image de la Chine ces dernières années. Contrairement à la situation internationale sous l’étalon-or, ayant connu une stabilité monétaire au 19ème siècle, les acteurs économiques actuels doivent faire face à un risque important de taux de change entre les différents monnaies papier qui continuent pour le moment encore – du fait de l’intervention des États assurant leur cours légal – à servir d’intermédiaire d’échange, en dépit de leur perte continuelle de pouvoir d’achat.
Cette perte de valeur a, en revanche, rendu les monnaies papier complètement impropres à satisfaire les besoins de réserve de valeur des ménages et des entreprises. Ceux-ci ont été de facto contraints par l’inflation et la perte du pouvoir d’achat de leur argent à recourir aux marchés financiers pour préserver leur patrimoine.
Cependant, comme l’expliquent les économistes de l’école autrichienne d’économie dans la lignée de Ludwig von Mises, Frederich von Hayek et Murray Rothbard, l’inflation monétaire est aussi la cause des cycles de booms-krachs boursiers. Dans un tel environnement de bulles successives où la valorisation des différents actifs financiers est également distordue par l’inflation, l’or est naturellement redevenu une valeur refuge.
A chaque bulle, les autorités monétaires dans une véritable « fuite en avant » créent davantage d’inflation qui risque à terme de détruire le « capital-confiance » sur lequel repose l’existence-même des monnaies papier. À l’heure actuelle, cette création monétaire inflationniste porte le nom jargonneux de « quantitative easing », c’est-à-dire la création électronique à partir de rien de trillions de dollars par les banques centrales – la Fed en tête – pour financer la dette publique des États.
L’inflation – confondue généralement à tort avec l’augmentation des prix à la consommation – est ainsi in fine à l’origine de la montée du prix de l’or. Celle-ci est principalement liée à la capacité du métal jaune de préserver la valeur mieux que les monnaies papier (voir le graphique 2) et, notamment depuis le début des années 2000, les autres actifs financiers.
Mais si les autorités monétaires continuent dans cette même logique inflationniste, leurs politiques monétaires finiront tôt ou tard par mettre à mort l’existence même des monnaies papier, incapables alors de servir d’intermédiaire des échanges. Il y aura alors un besoin immense pour leur trouver un substitut. Il est fort à parier que l’or retrouvera spontanément, comme il l’a régulièrement fait dans l’histoire de la civilisation humaine, un rôle monétaire à jouer.
C’est alors que son prix en termes de monnaie papier sera véritablement propulsé dans la stratosphère car venant satisfaire des besoins monétaires urgents à l’échelle mondiale. Au lieu de couvrir les murs des toilettes publiques, l’or est le garde-fou ultime contre les politiques monétaires « barbares » des États !
* Chercheur associé à l’Institut économique Molinari
Il est généralement reconnu que les sociétés actuelles sont basées sur une division du travail et une spécialisation poussées. Ce qu’on oublie, c’est que dans une telle économie mondialisée, les besoins monétaires des ménages et des entreprises – à savoir le fait de disposer d’un intermédiaire des échanges et d’une réserve de valeur stables – y occupent une place cruciale.
La montée du prix de l’or est directement liée au fait que pour répondre à ces besoins, le système monétaire et financier actuel, basé sur des monnaies papier, est largement défaillant.
D’une part, en matière d’intermédiaire des échanges. Imposé initialement en 1944 par les accords de Bretton Woods, le système monétaire international a donné une place centrale au dollar. Celui-ci était en effet considéré « aussi bon que l’or » parce qu’il était la seule devise à garder un lien avec le métal jaune. L’or jouait ainsi toujours le rôle de « valve de sécurité » contre l’abus de création monétaire inflationniste par les autorités américaines.
Cependant, quand ces dernières firent tourner la « planche à billets » au cours des années 1960 pour financer la guerre au Vietnam et leurs programmes sociaux, le président des États-Unis, Richard Nixon, finit par annoncer en 1971 la suppression de la convertibilité en or du dollar. Au lieu d’arrêter la création inflationniste et de faire face à ses conséquences économiques (comme le montre le graphique 1 ci-dessus la devise américaine a perdu depuis près de 82% de son pouvoir d’achat !), les autorités américaines ont alors préféré à l’époque supprimer la seule « valve de sécurité » qui subsistait encore dans le système monétaire international !
Le système monétaire international est depuis exposé à la création inflationniste américaine et aussi aux différentes manipulations par les États de leur monnaie papier, à l’image de la Chine ces dernières années. Contrairement à la situation internationale sous l’étalon-or, ayant connu une stabilité monétaire au 19ème siècle, les acteurs économiques actuels doivent faire face à un risque important de taux de change entre les différents monnaies papier qui continuent pour le moment encore – du fait de l’intervention des États assurant leur cours légal – à servir d’intermédiaire d’échange, en dépit de leur perte continuelle de pouvoir d’achat.
Cette perte de valeur a, en revanche, rendu les monnaies papier complètement impropres à satisfaire les besoins de réserve de valeur des ménages et des entreprises. Ceux-ci ont été de facto contraints par l’inflation et la perte du pouvoir d’achat de leur argent à recourir aux marchés financiers pour préserver leur patrimoine.
Cependant, comme l’expliquent les économistes de l’école autrichienne d’économie dans la lignée de Ludwig von Mises, Frederich von Hayek et Murray Rothbard, l’inflation monétaire est aussi la cause des cycles de booms-krachs boursiers. Dans un tel environnement de bulles successives où la valorisation des différents actifs financiers est également distordue par l’inflation, l’or est naturellement redevenu une valeur refuge.
A chaque bulle, les autorités monétaires dans une véritable « fuite en avant » créent davantage d’inflation qui risque à terme de détruire le « capital-confiance » sur lequel repose l’existence-même des monnaies papier. À l’heure actuelle, cette création monétaire inflationniste porte le nom jargonneux de « quantitative easing », c’est-à-dire la création électronique à partir de rien de trillions de dollars par les banques centrales – la Fed en tête – pour financer la dette publique des États.
L’inflation – confondue généralement à tort avec l’augmentation des prix à la consommation – est ainsi in fine à l’origine de la montée du prix de l’or. Celle-ci est principalement liée à la capacité du métal jaune de préserver la valeur mieux que les monnaies papier (voir le graphique 2) et, notamment depuis le début des années 2000, les autres actifs financiers.
Mais si les autorités monétaires continuent dans cette même logique inflationniste, leurs politiques monétaires finiront tôt ou tard par mettre à mort l’existence même des monnaies papier, incapables alors de servir d’intermédiaire des échanges. Il y aura alors un besoin immense pour leur trouver un substitut. Il est fort à parier que l’or retrouvera spontanément, comme il l’a régulièrement fait dans l’histoire de la civilisation humaine, un rôle monétaire à jouer.
C’est alors que son prix en termes de monnaie papier sera véritablement propulsé dans la stratosphère car venant satisfaire des besoins monétaires urgents à l’échelle mondiale. Au lieu de couvrir les murs des toilettes publiques, l’or est le garde-fou ultime contre les politiques monétaires « barbares » des États !
* Chercheur associé à l’Institut économique Molinari