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La ministre a indiqué que ce projet ne sera pas produit dans l’immédiat. Il faut attendre 2015-2016 pour qu’il puisse voir le jour. Et pour cause : l’agenda trop chargé de la ministre. « Aujourd’hui, j’ai beaucoup de textes législatifs à préparer, notamment ceux relatifs à l’opérationnalisation de la nouvelle Constitution, à savoir les lois organiques relatives à la mise en œuvre de l'Autorité pour la parité et de la lutte contre toutes les formes de discrimination et le Conseil de la famille et de l’enfance. Il y a également deux projets de loi en préparation, un sur la violence à l’égard de la femme et un autre sur les personnes handicapées », a-t-elle expliqué lors d’une émission diffusée sur les ondes de Luxe radio, le 7 août courant.
Cependant, rien ne semble être gagné à l’avance puisque la ministre a tenu à préciser que la promulgation dudit projet de loi sera liée à l’émergence d’un climat culturel et sociétal propice à encourager sa production. « On doit tester d’abord l’idée et on verra par la suite », a-t-elle affirmé.
Des propos qui laissent perplexes plusieurs observateurs qui estiment que ce climat existe déjà puisqu’au cours de ces dernières années, le débat autour de la question de l’héritage est devenu plus ou moins décomplexé et que même les oulémas sont plus enclins à en parler tout en acceptant l’hypothèse de l’inégalité. Mieux, ils estiment que la discussion sur le sujet est plus avancée que dans d’autres pays islamiques grâce aux mouvements féministes.
Pourtant, pour eux, les vraies questions sont ailleurs. Elles concernent d’abord, la position de la ministre sur la question de l’héritage. Ils se demandent si elle n’a pas changé son fusil d’épaule puisqu’en tant que députée Pjdiste, elle a déjà déclaré, que les préceptes coraniques sont clairs sur la question de l’héritage et que l’homme et la femme ne peuvent pas être traités sur un même pied d’égalité. Mieux, elle a jugé que s’il y a mutations sociétales exigeant des réformes, c’est au législateur de trouver un moyen de protéger la femme.
La même Bassima Hakkaoui a déclaré, en réponse aux associations féministes voulant soumettre de nouvelles propositions au Parlement sur la répartition de l’héritage, que ces dernières n’ont pas à intervenir sur cette question qui serait du seul ressort du Conseil supérieur des oulémas. Pour elle, le Maroc a une identité qu’on ne peut remettre en cause.
Un état d’esprit qui pousse nos sources à se demander comment Mme Hakkaoui va s’attaquer à ce sujet si délicat. Comment compte-t-elle contourner les règles explicitement édictées par le Coran? Va-t-elle se référer à l’Ijtihad (jurisprudence) des oulémas alors que très peu d’entre eux s’aventurent sur ce terrain?
La position du PJD sur la question suscite également la curiosité de nos sources. En effet, le parti islamiste a été toujours accusé par les féministes d’exploiter la religion pour contrecarrer les avancées en matière de droits de la femme. Notamment avec sa position contre la levée des réserves du Maroc concernant les dispositions 9 et 16 de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
Du coup, nos sources se demandent si le parti sera prêt à mettre un peu d’eau dans son vin et s’il sera prêt à soutenir la ministre dans sa démarche. Pour eux, rien n’est moins sûr mais le débat s’annonce déjà houleux.