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«Notre association met un point d'honneur à toujours sensibiliser les pouvoirs publics à notre cause pour que l'entrepreneuriat féminin soit érigé en priorité nationale». Tel a été le message fort, clair et précis de la présidente de l’Association de femmes chefs d'entreprises du Maroc qui met également en lumière l’importance des campagnes de sensibilisation qui peuvent réussir à faire bouger les lignes…
Libé : En tant que présidente de l’AFEM, quel regard portez-vous sur le rôle de la femme entrepreneur dans la sphère économique ? Et pouvez-vous nous donner une idée sur les projets que votre association a accompagnés récemment?
Asmâa Azzouzi : En termes d'impact, le rôle actuel de la femme entrepreneur reste très limité, du fait que seulement 10% des entreprises créées le sont par des femmes.
*Comme vous devez le savoir, l'AFEM porte un projet citoyen appelé Maroc Pionnières. A travers ce dernier, nous gérons des incubateurs installés dans plusieurs régions du Maroc et nous accompagnons des jeunes femmes porteuses de projets pendant pratiquement 18 mois en leur prodiguant des services d'accompagnement commercial, juridique, financier et des formations génériques et spécifiques pour l'amélioration de leurs capacités managériales.
Sinon, d’après votre opinion personnelle, l’approche genre est-elle réellement prise en compte dans la pratique au Maroc? Et selon votre avis professionnel, quelles sont les actions à entreprendre pour garantir la parité homme-femme?
L'approche genre est entrée petit à petit dans les usages aussi bien dans le secteur public que privé. Mais on est, tout de même, loin de la parité. Agir et militer pour la parité devrait être un combat général et pas seulement celui des femmes, tant toutes les études démontrent que la parité fait gagner aux pays qui la pratiquent des points de croissance, favorise un accès équitable aux richesses aux différentes couches de la population et un développement harmonieux du pays. Pour la parité homme-femme en matière entrepreneuriale, le problème ne se pose pas sur un plan juridique ou réglementaire mais plutôt dans la lutte contre les stéréotypes qui peuvent brider une femme souhaitant entreprendre en toute indépendance. La femme gagnerait à se remettre en question et à surmonter les freins culturels si son envie est de tenter l'aventure entrepreneuriale. Souvent, elle s'autocensure et s'autolimite et ne réussit pas à convaincre les siens afin de la soutenir dans ses projets, ne serait-ce que moralement. Je pense que des campagnes de sensibilisation peuvent réussir à faire bouger les lignes. C’est pour cela que nous essayons en tant qu'association de femmes chefs d'entreprises, d'agir, dans ce sens, à travers des actions régulières auprès des écoles et universités.
…Et justement quelles sont les actions que vous prévoyez d'engager durant votre mandat ?
Tout d'abord étoffer encore plus notre réseau et le rendre plus fort en termes d'actions de services apportés aux membres. Aussi, le plus important à mon sens, c'est de jouer le rôle de plateforme de veille institutionnelle et concurrentielle pour faire bénéficier nos membres d'informations ciblées leur permettant d'anticiper les orientations qu'elles auraient à opérer dans leurs business. Nous avons également amorcé une consolidation de nos incubateurs pour aller même sur de « l'incubation non résidentielle » et apporter notre soutien à des cibles encore non touchées par ces initiatives. Et bien évidemment, nous mettons un point d'honneur à toujours sensibiliser les pouvoirs publics à notre cause pour que l'entrepreneuriat féminin soit érigé en priorité nationale. Tout le pays y gagnerait.
Libé : En tant que présidente de l’AFEM, quel regard portez-vous sur le rôle de la femme entrepreneur dans la sphère économique ? Et pouvez-vous nous donner une idée sur les projets que votre association a accompagnés récemment?
Asmâa Azzouzi : En termes d'impact, le rôle actuel de la femme entrepreneur reste très limité, du fait que seulement 10% des entreprises créées le sont par des femmes.
*Comme vous devez le savoir, l'AFEM porte un projet citoyen appelé Maroc Pionnières. A travers ce dernier, nous gérons des incubateurs installés dans plusieurs régions du Maroc et nous accompagnons des jeunes femmes porteuses de projets pendant pratiquement 18 mois en leur prodiguant des services d'accompagnement commercial, juridique, financier et des formations génériques et spécifiques pour l'amélioration de leurs capacités managériales.
Sinon, d’après votre opinion personnelle, l’approche genre est-elle réellement prise en compte dans la pratique au Maroc? Et selon votre avis professionnel, quelles sont les actions à entreprendre pour garantir la parité homme-femme?
L'approche genre est entrée petit à petit dans les usages aussi bien dans le secteur public que privé. Mais on est, tout de même, loin de la parité. Agir et militer pour la parité devrait être un combat général et pas seulement celui des femmes, tant toutes les études démontrent que la parité fait gagner aux pays qui la pratiquent des points de croissance, favorise un accès équitable aux richesses aux différentes couches de la population et un développement harmonieux du pays. Pour la parité homme-femme en matière entrepreneuriale, le problème ne se pose pas sur un plan juridique ou réglementaire mais plutôt dans la lutte contre les stéréotypes qui peuvent brider une femme souhaitant entreprendre en toute indépendance. La femme gagnerait à se remettre en question et à surmonter les freins culturels si son envie est de tenter l'aventure entrepreneuriale. Souvent, elle s'autocensure et s'autolimite et ne réussit pas à convaincre les siens afin de la soutenir dans ses projets, ne serait-ce que moralement. Je pense que des campagnes de sensibilisation peuvent réussir à faire bouger les lignes. C’est pour cela que nous essayons en tant qu'association de femmes chefs d'entreprises, d'agir, dans ce sens, à travers des actions régulières auprès des écoles et universités.
…Et justement quelles sont les actions que vous prévoyez d'engager durant votre mandat ?
Tout d'abord étoffer encore plus notre réseau et le rendre plus fort en termes d'actions de services apportés aux membres. Aussi, le plus important à mon sens, c'est de jouer le rôle de plateforme de veille institutionnelle et concurrentielle pour faire bénéficier nos membres d'informations ciblées leur permettant d'anticiper les orientations qu'elles auraient à opérer dans leurs business. Nous avons également amorcé une consolidation de nos incubateurs pour aller même sur de « l'incubation non résidentielle » et apporter notre soutien à des cibles encore non touchées par ces initiatives. Et bien évidemment, nous mettons un point d'honneur à toujours sensibiliser les pouvoirs publics à notre cause pour que l'entrepreneuriat féminin soit érigé en priorité nationale. Tout le pays y gagnerait.