-
La coopération technique avec la CEDH au centre de la visite d’une délégation judiciaire marocaine au Conseil de l’Europe
-
Maroc/Conseil de l'Europe : Clôture du programme conjoint d'appui au mécanisme national de prévention de la torture
-
Omar Zniber souligne les efforts déployés par la présidence marocaine du CDH en vue de la réforme des statuts du Conseil
-
Habib El Malki :Le Maroc a pris plusieurs initiatives pour mettre à profit les avancées des technologies numériques en les intégrant dans les processus éducatifs
-
L'Initiative Royale pour l'Atlantique mise en avant à la 5e conférence "Afrique XXI" de l'IPDAL
Selon Steven Julinet, chargé de programme des droits des étrangers à GADEM (Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des étrangers et migrants), près de 84 personnes ont été arrêtées à Rabat dans les quartiers populaires, notamment Takkadoum, Nahda et Yaakoub El Mansour. Les arrestations ont eu lieu à domicile. « Après un passage au commissariat, la police a relâché les femmes, les réfugiés et les demandeurs d’asile. Seulement 30 personnes ont été conduites vers les frontières avec l’Algérie», nous a indiqué notre source.
C’est le cas également à Tanger qui a enregistré l’arrestation de près de 20 personnes et qui ont été conduites vers les frontières avec la Mauritanie. Concernant la métropole casablancaise, la rafle a concerné des dizaines de personnes qui ont été relâchées après contrôle au commissariat de police.
Des propos confirmés par Camara Laye, coordinateur du Conseil des migrants subsahariens au Maroc (CMSM), qui nous a expliqué que ces descentes policières massives ont eu lieu la nuit du 26 août immédiatement après la diffusion par la chaine de télévision France 24, d’un reportage sur la levée du corps du jeune Sénégalais Ismaila Faye, tué à Rabat dernièrement et qui a été suivie d'une grande manifestation. Un timing qui suscite plusieurs interrogations.
Pourtant, l’ensemble de nos sources sont unanimes à considérer que les dernières rafles ont été menées dans le calme et sans violence. « Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas eu de témoignages sur des cas de violence », nous a confié Steven Julinet. Même constat de la part des militants de l’AMDH qui nous ont expliqué qu’ils sont en train de rassembler les témoignages pour savoir s’il y a eu atteinte aux droits de l’Homme.Les autorités marocaines semblent avoir bien appris la leçon de l’arrestation de 150 migrants subsahariens entre le 24 et le 29 juillet dans les villes de Tanger, Nador, El Hoceima, Taourirt, Ksar El Kebir et Oujda et qui ont été reconduits à la frontière maroco-algérienne près d’Oujda. Ces descentes ont été qualifiées de musclées puisqu’elles se sont soldées par un mort et des blessés.
Une situation qui a attisé les foudres de l’Association de lutte contre l’émigration clandestine au Maroc (ALECMA), l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et le Groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants (GADEM) qui ont affirmé dans un communiqué que la police nationale est intervenue avec violence en entrant par effraction dans les habitations sans demander de documents d’identité à leurs résidents. Pis, les personnes arrêtées ont immédiatement été réparties sur plusieurs bus, après s'être fait confisquer, dans de nombreux cas, leurs effets personnels (argent, vêtements et même papiers administratifs) ».
Ledit communiqué a rapporté également qu’aucune des personnes arrêtées n'est passée par un commissariat et que des femmes, y compris celles qui sont enceintes ou accompagnées de leurs bébés, des blessés, des mineurs, des réfugiés ou des demandeurs d'asile, voire des personnes disposant de passeports en règle, ont été arrêtés au cours de ces descentes de police.