-
Tant de vœux à formuler en cette Journée de la Terre
-
La RSB atomise le CS Constantin Les Oranges défrichent leur chemin vers la finale de la Coupe de la CAF Fuites de données, scandales financiers et expulsions forcées : Transparency Maroc tire la sonnette d’alarme
-
Décès du pape François Un réformiste à l'écoute des laissés-pour-compte
-
Abderrahim Chahid : Le gouvernement pénalise le rôle institutionnel et constitutionnel de l’opposition

« Hier encore, on s’est attendu à de nouveaux affrontements, mais rien ne s’est passé. Seuls des jets de pierres de la part de quelques enfants ont perturbé ce calme précaire. On estime que le report de l’audience des jeunes arrêtés vendredi dernier a beaucoup joué dans ce sens. Cependant, les renforts policiers débarqués dans la ville depuis hier font l’effet d’une provocation parmi les jeunes du quartier», nous a déclaré un témoin sur place.
En effet, plusieurs acteurs politiques, syndicaux et associatifs critiquent la forte présence des forces de l’ordre dans la ville. Selon certains témoignages, des centaines d’estafettes sont stationnées devant le commissariat de police en plein centre-ville et à proximité du quartier Bouaalam sans oublier les nombreux éléments des forces auxiliaires qui campent dans la caserne militaire à l’entrée de la ville. « Beaucoup de gens voient dans cette présence une provocation et une incitation à la violence. D’autant plus que les habitants sont moins habitués à pareille présence et que le drame de 2008 est encore vif dans les esprits à Sidi Ifni », nous a déclaré Rachid Herbaz, secrétaire général du Centre marocain des droits de l’Homme.
Ces mêmes acteurs ont dénoncé également la violence et les atteintes aux droits de l’Homme commis par les forces de l’ordre à l’encontre des habitants du quartier Bouaalam. A ce propos, un rapport de la section locale de l’Association marocaine des droits de l’Homme a énuméré l’atteinte au droit de manifester, la violation de l’enceinte d’un établissement scolaire, la torture et les mauvais traitements physiques infligées aux personnes arrêtées ainsi que les arrestations musclées opérées en présence des professeurs et élèves du lycée.
Ces derniers qui ont décidé d’organiser un sit-in ce vendredi en signe de protestation contre cette violation commise dans l’enceinte de leur établissement scolaire, exigent des excuses pour cet acte humiliant envers le personnel pédagogique. Face à cette situation qui augure du pire, les différentes sensibilités politiques et associatives de la ville ont multiplié les initiatives pour calmer les esprits et apaiser les tensions. Ainsi suite à une réunion, tenue avant-hier, elles ont demandé aux autorités locales d’assumer leurs responsabilités et d’œuvrer pour trouver une issue à cette situation de crise. Elles ont aussi réclamé la démilitarisation de la ville, l’arrêt des poursuites judiciaires et la libération immédiate des personnes arrêtées. A rappeler que Sidi Ifni a été le théâtre de violents affrontements durant la nuit de mardi à mercredi dernier après l’arrestation de deux jeunes chômeurs, présumés impliqués dans le sit-in organisé vendredi dernier au port de la ville et qui étaient recherchés par le Parquet. Une action que les jeunes du quartier n’ont pas beaucoup appréciée et ont dénoncé son caractère violent.