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La société civile initie une rencontre entre les différentes parties prenantes pour diagnostiquer les dysfonctionnements à l’origine de la dégradation du patrimoine à Fès, proposer des solutions et développer une stratégie participative, afin de sauvegarder la cité impériale et réhabiliter son patrimoine.
Faisant partie du patrimoine mondial de l’Unesco, la médina de Fès est ancrée dans l’histoire, fascinante par ses fontaines, ses médersas, la mosquée Qaraouiyine, palais, portes et remparts qui font la fierté des Marocains ou encore de toute l’humanité.
Un patrimoine hors norme qui se dégrade de jour en jour à cause des vicissitudes du temps, de la cruauté des intempéries, et de la précarité des habitants. Autant de facteurs qui entachent le passé prestigieux de la cité impériale qui après avoir été accueillante jadis, semble aujourd’hui répugnante.
Face à une telle situation, différents acteurs se mobilisent dans une course contre la montre, réalisent des interventions afin de juguler la détérioration des constructions, restaurer les cloisons, rebâtir les ruines, et étayer les plafonds. Dans cette optique, Forum patrimoine de Fès (FPF) a réuni les 29 et 30 janvier une pléiade d’universitaires, experts, institutions officielles et société civile à travers une rencontre sur «La médina et la gestion du patrimoine » sous le thème «Quelle stratégie participative pour protéger et valoriser le patrimoine ». Cette rencontre vise à consolider les interventions entreprises pour lutter contre la dégradation de la médina. « Notre objectif premier est de valoriser le patrimoine de Fès, par la création d’une atmosphère de rencontre entre des institutions étatiques, des chercheurs universitaires, des experts et la société civile, afin d’échanger les idées et expériences, œuvrer ensemble et trouver des solutions susceptibles de sauvegarder le patrimoine et lui rendre vie», a souligné Mostapha Alami, président du Forum patrimoine de Fès.
C’est une occasion donc d’impliquer davantage, services publics et privés, chercheurs, acteurs de la société civile et simples citoyens pour fédérer les efforts, échanger des points de vue, examiner les diverses initiatives, approches et programmes, louer les interventions visant à protéger ce patrimoine, initier une prise de conscience pour corriger les déséquilibres et développer une stratégie participative à même de redonner à la capitale spirituelle son éclat et son rayonnement.
Chose qui s’avère de nos jours difficile à atteindre, selon certains intervenants, malgré l’injection de sommes colossales et la multitude des interventions, les résultats demeurent souvent modestes à cause de l’absence d’une stratégie globale d’intervention dans la médina.
Le visage urbanistique de la médina souffre de la détérioration. Elle compte de nombreuses bâtisses dégradées, et d’autres en ruine, des toitures effondrées, des séparations lézardées, la présence d’éléments intrus intégrés à l’architecture de la médina. Pour exemple, certains ouvrages en béton armé qui viennent se substituer à ceux d’autrefois réalisés avec des matériaux traditionnels et adhésifs à base de chaux ; un impact négatif de certains équipements sur l’environnement immédiat tels les fours, hammams et activités mécaniques, en plus de la forte densité des colocataires allant jusqu’à 15 ménages par bâtisse, des ménages souvent précaires qui souvent ne peuvent entretenir leurs logements.
Selon les intervenants, le chantier est de taille ; il est impératif d’impliquer les institutions étatiques, la société civile, les citoyens et aussi les investisseurs privés, pour relever le défi.
Il est sans conteste que des sommes d’argent sont versées et que des projets de grande envergure ont vu le jour, entre autres, au niveau de la réhabilitation des remparts, des médersas, des mausolées et autres monuments historiques et au niveau du pavage des principaux accès.
Le résultat principal de l’action publique est la richesse quantitative des projets et leur évolution qualitative, en plus de la valorisation de différents monuments historiques et patrimoniaux par l’amélioration de l’accessibilité et de la circulation dans la médina, ce qui encourage les investissements privés surtout au niveau touristique et la création de maisons d’hôtes.
La ville de Fès dispose d’un riche patrimoine historico-culturel. Elle comprend tous les aspects du patrimoine connu du monde entier, que ce soit au niveau matériel comme les mosquées, les médersas, les écoles coraniques, les remparts, les quartiers de métiers d’artisanat, ou au niveau immatériel comme la musique andalouse, les traditions et rituels, l’habillement entre autres.
Des efforts sont déployés pour hisser le secteur touristique de la médina, tel l’aménagement des accès reliant Bab Boujloud à R’cif ou à Oued Zhoun. Il faut dire que le secteur souffre d’une faible animation touristique, à l’instar de la place Jamaa El Fna à Marrakech, une activité qui constitue le maillon faible de la chaîne.
Pour le secteur de l’artisanat, il faudrait redonner vie à tous les métiers de l’artisanat. Mais les produits restent très chers par rapport au pouvoir d’achat des Marocains et se présentent comme produits de consommation touristique.