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La même source a expliqué que « des images fabriquées de toutes pièces, montrant des campagnes de lynchage contre ces subsahariens et les appels à la violence, publiées sur Facebook, ont été récupérées » par des parties qu’elle considère comme « obscures » servant des desseins marocains et destinés à « salir l’image de l’Algérie, dans le cadre d’une stratégie menée depuis plusieurs années par les autorités marocaines pour se rapprocher des pays africains, notamment d’Afrique de l’Ouest ».
Qu’en est-il de ces accusations ? « Ces charges ne tiennent pas la route puisque les pages Facebook hostiles et xénophobes des Algériens appelant à la chasse aux migrants existent déjà. Même la campagne qui a été lancée dernièrement n’a rien de nouveau. Elle est identique à celle qui a été lancée il y a une année et qui avait précédé l’opération de déportation massive des migrants vers le Sud du pays. Cette compagne a été alimentée par certaines parties dont la mission a été de préparer l’opinion publique algérienne au lancement de ladite campagne», nous a indiqué Hassan Ammari, militant des droits de l’Homme. Et de poursuivre : « Il est fort probable que les autorités algériennes soient en train de préparer une nouvelle campagne de ratissage ou de refoulement massif des migrants vers leurs pays d’origine ou vers le Sud du pays ». Ceci d’autant plus que plusieurs officiels algériens ont brillé par leurs déclarations racistes et haineuses contre les migrants. Tel est le cas de Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme en Algérie (CNCPPDH), qui considère que la présence des migrants expose les Algériens « au risque de propagation du sida ». C’est d’ailleurs lui qui a appelé en 2014 à la fermeture des frontières algériennes devant les flux de migrants irréguliers et demandeurs d’asile syriens et africains.
Mais au-delà de ces considérations sécuritaires, notre source estime que la situation des migrants irréguliers est catastrophique en l’absence de protection de ces personnes et de l’irrespect par Alger de ses engagements internationaux découlant notamment des dispositions de la Convention de Genève relatives à la protection des femmes accompagnées de leurs enfants et des mineurs non accompagnés. « La situation est calamiteuse. Particulièrement au Sahara algérien où les migrants sont abandonnés à leur triste sort et où des milliers d’entre eux meurent de soif. Un état de fait qui rappelle celui des migrants de Libye », nous a-t-elle précisé.
Qu’en est-il donc de la dernière déclaration d’Abdelmadjid Tebboune, Premier ministre algérien annonçant devant le Parlement qu’une opération de recensement des migrants était en cours dans le pays et qu’elle devrait permettre de leur délivrer “une carte de résidence qui leur donne droit au travail ? « L’Algérie subit certaines pressions de la part des ONG et des associations de défense des droits de l’Homme telles que la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme et le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP) qui ont établi plusieurs rapports sur la situation des migrants aux frontières », nous a expliqué Hassan Ammari. Et d’ajouter : « Les conditions de travail des migrants sur les chantiers de construction à Ghardaya, Béchar et Adrar, les autoroutes ou l’agriculture sont inhumaines et dégradantes. Ces migrants sont souvent exploités. Ils touchent des salaires médiocres et ne sont ni déclarés ni protégés contre les maladies et les accidents de travail. On est loin de la situation des migrants au Maroc qui ont bénéficié, notamment grâce aux efforts de la société civile, d’une opération de régularisation et qui vivent bien malgré certaines difficultés ».
Des propos que confirme le dernier document émanant du comité des travailleurs migrants de l’ONU qui a demandé aux autorités algériennes de clarifier leur politique migratoire, ainsi que les dispositions règlementaires et le cadre législatif en relation avec la prise en charge et la protection des travailleurs migrants et leurs familles. Selon le site du journal algérien Liberté, parmi les nombreuses questions et demandes de clarifications figurent, notamment, le nouveau Code du travail, sa conformité avec les conventions internationales, les mesures prises par les inspections de travail pour informer et protéger les travailleurs migrants en situation régulière ou irrégulière.
Le comité demande aussi des éclaircissements sur les mesures “prises par l’Etat pour garantir que les migrants en situation irrégulière, notamment ceux originaires d’Afrique subsaharienne, ne subissent pas de discrimination, en droit et en pratique.