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En écoutant le flash d’information, j’ai eu de la peine à croire ce que j’entendais. Mais il a fallu vite me rendre à l’évidence. Mohamed Moudden n’est plus. Certes, je le savais de santé fragile depuis quelque temps, mais qu’il nous quitte à la suite d’une foudroyante crise cardiaque dans son véhicule sur l’autoroute Casa-Rabat, je ne pouvais m’y attendre. La volonté de Dieu a été la plus grande ! Et quand l’heure doit sonner, elle sonne.
Je me souviens de Mohamed Moudden, la première fois quand il a rejoint la télévision marocaine en 1977, encore jeune, timide… Il venait de terminer ses études de journalisme au CFJ de Rabat, autrement dit, le Centre de formation de journalisme dirigé alors par un certain commandant Tahiri. Vous allez dire pourquoi un militaire à la tête d’une institution de formation de journalistes ?
On a depuis longtemps appris que Fi Biladi Al Maghrib La Tastaghrib ! (Au Maroc, il ne faut s’étonner de rien)
Et chose rare dont certains se souviennent peut-être encore, c’est que Moudden a débuté sa carrière à la TV à la rédaction en langue française.
Nous avions eu donc à travailler ensemble pendant quelque temps lui en tant que rédacteur et moi-même comme présentateur de JT du soir.
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que le jeune Moudden s’épanouisse et retrouve sa véritable vocation dans une rédaction en langue arabe au côté d’un Seddik Maâninou, se faisant déjà son propre nom.
Depuis que je l’ai connu, Mohamed Moudden, était toujours cet homme, ce confrère affable qui exerçait son métier et les nombreuses responsabilités qu’il a eu à assumer dans le respect de ses collègues et de ses collaborateurs. Je ne l’ai jamais vu se départir de son calme, n’ayant pas un mot plus haut que l’autre, toujours avec un petit sourire. La notoriété ne lui a jamais fait tourner la tête.
Pendant, la mainmise de l’Intérieur sur la télévision et l’interventionnisme d’un certain Driss Basri, Mohamed Moudden a su grâce à son entregent, tirer son épingle du jeu et éviter souvent à ses confrères d’avoir des contacts frontaux avec l’homme de la Chaouia, subissant des fois ses foudres pourvu que les autres en soient épargnés. Mais la carapace de Mohamed Moudden a fini par céder et sa santé s’en est trouvée éprouvée.
Mohamed Moudden n’est plus. Il vient de rejoindre le concert des journalistes marocains qui auront vécu les joies et les vicissitudes de ce noble métier qu’est le journalisme.
Adieu Mohamed Moudden !
Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons.