15% de Marocains sont accros au tabac

On ne le dira jamais assez, le tabac tue. Pourtant, cela ne semble pas préoccuper, outre mesure,  les 15% de Marocains qui y sont accros. C’est ce qui ressort des dernières statistiques publiées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à propos du tabagisme. Le gouvernement est pointé du doigt car, d’après l’organisation, il n’a initié aucune campagne antitabac en 2011 et 2012. Pire encore, le Maroc figure bel et bien parmi les signataires de la convention de l’OMS contre le tabagisme depuis 2004 mais peine à la ratifier.
Seul baume, si on peut l’envisager ainsi, c’est qu’il s’agit d’un fléau mondial.          A ce niveau, certains pays arabes n’ont rien à envier au Maroc. Il en est ainsi du Liban où 31% de la population sont touchés par le tabagisme, la Tunisie (30%), la Jordanie (26%) et l’Egypte (25%). Des chiffres fort préoccupants, car l’OMS estime à  près de six millions les décès liés au tabagisme pour l’année 2011, dont plus de cinq millions de fumeurs ou anciens fumeurs et plus de 600.000 non-fumeurs exposés à la fumée du tabac. Quant aux pertes économiques, elles se chiffreraient à plus de 500 milliards de dollars.  Autre constat, la consommation du tabac pourrait tuer 8 millions de personnes par an à l’horizon 2030. Selon des pronostics encore plus pessimistes, le tabac ferait  un milliard de victimes durant ce siècle. Pour contrer les ravages de ce fléau, il aurait fallu appliquer les mesures promulguées par la convention-cadre de l’OMS. Ces dernières essaient de restreindre la consommation du tabac via  l’augmentation des taxes sur la vente de cigarettes et l’interdiction de fumer dans les lieux publics et les lieux de travail. Bien évidemment, toute publicité est à bannir. D’ailleurs, le rapport de l’OMS se focalise cette année sur l’interdiction globale de la publicité du tabac. Une façon de protéger les personnes et de les sensibiliser aux dangers du tabac.
Ce dernier est à l’origine de bon nombre de maladies pulmonaires, cardio-vasculaires, voire de  cancers. Ainsi, en se consumant, le tabac dégage de nombreuses substances toxiques, dont les goudrons, qui provoquent des cancers. Ce sont notamment les cancers du larynx, des bronches et de la bouche qui sont directement imputables à l’action nocive du tabac. Pour d’autres cancers (voies digestives, vessie, voies urinaires, rein, œsophage, col de l’utérus), le tabac en est un facteur favorisant. Globalement, on considère que plus de 30 % de l’ensemble des cancers dépendent du tabac. En deuxième lieu, la fumée de cigarette, du fait des nombreuses substances irritantes qu’elle contient, est responsable de maladies respiratoires comme la bronchopneumopathie chronique obstructive, laquelle peut évoluer vers une insuffisance respiratoire. Le tabagisme est également un facteur aggravant d’une maladie asthmatique. Enfin, le tabagisme est un des principaux facteurs de risque cardiovasculaire en favorisant le développement de l’athérosclérose. Par ailleurs, certains  risques sont spécifiques chez les femmes. La cigarette double le risque d’ostéoporose et augmente le risque de cancer de l’utérus. Pendant la grossesse, le tabagisme augmente la probabilité de mort subite du nourrisson. Le risque est triplé lorsque la mère a fumé pendant la grossesse, surtout en cas de fortes doses de tabac sont importantes. 
A signaler enfin que chez les hommes, plus de 90% des décès par cancer du poumon sont attribuables au tabac et moins de 50% chez les femmes.