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Prenant en exemple le cas de la Belgique où l’on estime à 429.500 le nombre d’individus d’origine marocaine qui y vivaient en 2012, cette ONG œuvrant pour la paix à l’échelle mondiale indique que les transferts d’argent de la communauté marocaine en Belgique représentent 5% des 57 milliards de dirhams envoyés par les MRE vers le Maroc. « La part la plus importante des fonds envoyés est le fait des première et deuxième générations », précise l’étude publiée avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Dans son analyse, l’auteur rappelle que les relations entre les Marocains résidant à l’étranger et le Maroc ont connu un tournant dès la fin des années 90. Au point qu’on a cru « assister à une stagnation des transferts financiers laissant craindre un futur déclin », pouvant mettre à mal les investissements publics.
L’étude s’est aussi intéressée aux différentes politiques mises en place par le Maroc afin de faciliter l’intégration de ses expatriés dans l’économie locale et faciliter le transfert d’argent et les investissements de ces derniers.
A ce propos, il est indiqué que différentes politiques volontaristes ont été mises en place afin d’assurer d’une part la pérennité des liens avec les descendants des migrants marocains installés en Europe et de l’autre « faciliter la circulation du capital humain mais aussi de l’épargne de ces migrants ».
Il faut dire que les transferts d’argent sont une source de revenus non négligeables pour le Royaume, dépassant largement ceux générés par le tourisme.
« Si les première et deuxième générations investissaient massivement dans le secteur foncier, on observe peu à peu une diversification des postes d’affectation des transferts financiers vers le secteur tertiaire (agriculture, commerce, tourisme, ...) », observe-t-on. Alors que les nouvelles générations investissent préférentiellement leur épargne dans les pays de résidence.
Selon cette étude, les canaux de transfert de fonds les plus plébiscités par les MRE sont les banques marocaines, à hauteur de 62%, qui possèdent souvent des filiales dans les pays d’accueil. L’engouement des MRE pour ces établissements, alors même que les coûts de transferts sont très souvent colossaux, s’explique par la mise en place d’un ensemble de politique dont « les primes de change ou la possibilité de contrer les risques de dépréciation du dirham par la constitution de comptes en devises » et la proximité culturelle et linguistique.
La création en 1989 de la Banque Al Amal, dont près de 75% de son actionnariat est détenu par des MRE, s’inscrit dans cette volonté de canaliser les transferts financiers vers des secteurs plus productifs, rappelle l’étude. Et d’indiquer que celle-ci facilitait la levée de fonds pour les projets d’investissements des MRE au Maroc.
Tout comme le programme FINCOME qui « marque une nouvelle ère dans les relations transnationales entre les MRE et le Maroc et permet la mobilisation des compétences dans des chantiers publics ou privés ou dans toute initiative de développement », ajoute-t-on.
Parmi les autres outils dont dispose le Maroc, l’étude rappelle à titre d’exemple, la Fondation Hassan II qui a été créée dans le but de pérenniser les relations entre les MRE et le Maroc et d’accompagner les projets d’investissement des MRE en sensibilisant les pouvoirs gouvernementaux sur les difficultés rencontrées par les investisseurs.
C’est quasiment l’objectif suivi avec la création du ministère chargé des Affaires des MRE qui s’emploie à mettre en œuvre les politiques gouvernementales concernant les MRE pour des questions relatives notamment à la réinsertion de ces derniers dans leur pays d’origine. Mais aussi, en encourageant « la participation associative des MRE dans les pays d’accueil ou encore la participation à la négociation des accords bilatéraux et internationaux signés par le Maroc relatifs à la diaspora marocaine ».
Plus généralement, l’étude rappelle que « le Maroc compte près de 10% de sa population hors des frontières du Royaume établie en majorité (85%) en Europe. Le reste de l’effectif migrant est réparti entre les Etats-Unis, le Canada et les pays arabes. Notamment en Algérie, Tunisie, Libye, Arabie Saoudite, entre autres.
D’après Pax Christi, la France, les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne et la Belgique comptent les contingents les plus importants de ressortissants marocains.
S’agissant de l’intégration des MRE dans les pays d’accueil, l’étude rapporte que celle-ci s’est faite de manière progressive et qu’elle a été combinée à l’attachement à leur pays d’origine. Ce qui, estime-t-on, a contribué « à l’élaboration d’un espace transnational au sein duquel s’organise la circulation des compétences des MRE vers le Maroc ».
Soulignant une diversification progressive de la diaspora marocaine, l’ONG Pax Christi rappelle que l’intégration des MRE en Belgique au cours du demi-siècle écoulé « a emprunté deux canaux principaux que sont le regroupement familial et la naturalisation » et que la structure sociale de la communauté marocaine de Belgique reflète très largement les différentes vagues d’immigration qu’a connues ce pays.