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Que font les pouvoirs publics pour promouvoir l’investissement des Marocains du monde ? Existe-t-il des mesures incitatives, concrètes et réelles à l’adresse des Marocains résidant à l’étranger et désireux de se lancer dans l’entrepreneuriat au Maroc, le pays d’origine ? « Il y a lieu de se poser toutes ces questions et bien d’autres encore surtout lorsque l’on sait que les investissements des MRE au Maroc sont très faibles, et représentent seulement 10% des transferts, tandis que 20% sont placés sur des comptes d’épargne, et le reste c'est-à-dire 70%, va à la consommation», admettent les officiels.
En 2009, un rapport de la Fondation Hassan II relatif au thème des transferts des migrants et leur utilisation révélait que 30% des projets MRE ont fait faillite au bout des deux 1ères années. Les causes résident principalement dans les difficultés et autres obstacles d'ordre institutionnel, financier et fiscal que rencontrent les investisseurs MRE tout au long du processus d'investissement
Les choses ont-elles changé en cette fin 2014 ? Pas suffisamment, répondent à l’unisson les investisseurs issus de la diaspora marocaine présents à la rencontre. « Investir quand on est MRE ne se fait-il pas sans risques ? Si les success story sont possibles, les échecs voire les faillites sont légion. Lundi, les témoignages se sont succédé pour décrire le même parcours du combattant, les mêmes lourdeurs kafkaïennes, les mêmes injustices aussi parfois. Autorisations refusées, dossiers de projets bloqués, imposition trop lourde : le chemin de l’investissement est long. Difficile. Il est aussi semé d’embuches, d’obstacles.
L’acte d’investir n’est ni simple ni anodin. Il l’est encore moins quand il concerne les Marocains vivant sous d’autres cieux. De la problématique du guichet unique à la lourdeur des procédures administratives ou encore le manque de main-d’œuvre qualifiée, viennent s’ajouter la faiblesse des garanties produites par le MRE ainsi que celle de l'offre bancaire en produits financiers innovants démultipliant les capacités de financement à mettre à la disposition des projets des MRE. Les problèmes sont nombreux. Ils ont été soulevés avec passion transformant parfois la journée d’étude en thérapie de groupe.
«Le temps, c’est de l’argent»
Alors que le projet de loi de Finances 2015 est soumis en deuxième lecture devant la Chambre haute, le problème de la fiscalité a été longuement soulevé par les MRE porteurs de projets. Les mesures incitatives prises par l’administration fiscale ne sont pas suffisantes. « Il faut faire mieux et plus », résume l’un des participants venu d’Amiens. Le dossier de la douane a lui aussi été ouvert. Les problèmes d’admission temporaire, de dédouanement, d’exportations ont été débattus. « Des actions sont entreprises, mais beaucoup reste à faire. Toutes ces administrations y compris les centres régionaux d’investissement doivent désigner des interlocuteurs aux investisseurs marocains résidant à l’étranger pour que les problèmes qui se posent soient valablement et rapidement réglés. Le temps, c’est de l’argent aussi », fait valoir cet autre investisseur qui vit entre le Maroc et la Belgique.
Des propositions ont été émises par ces Marocains du monde désireux d’investir dans leur pays d’origine. D’un meilleur accès au financement et soutien de projets en adéquation avec les besoins locaux en termes de stratégies nationales de développement local, de marché et d’emploi à la mise à disposition aux informations relatives aux possibilités d’investissement et de création d’entreprise au Maroc en passant par la simplification des procédures et des formalités administratives, la transparence de la réglementation et une meilleure qualification de la main-d’œuvre, les recommandations ont été nombreuses. Les organisateurs de la journée d’études à laquelle ont participé investisseurs MRE, associatifs et institutionnels ont été formels : les actes de cette rencontre seront dûment publiés et le suivi des recommandations assuré.