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Jean-Michel Germa et sa société SOPER ont dénoncé récemment, dans un communiqué, «le comportement contraire à ses intérêts de GDF Suez lors de l’appel d’offres».
Pour cet actionnaire minoritaire de La Compagnie du Vent, une filiale du géant français de l’énergie, il ne fait aucun doute que le géant français de l’énergie «a clairement choisi de privilégier une alliance avec une autre société, qu’il venait de racheter, au détriment de sa filiale La Compagnie du Vent, qui avait pourtant fourni toutes les études préparatoires et avec laquelle il avait déposé une réponse commune». Ce qui, estime-t-il, relève «clairement du conflit d’intérêts».
Qu’à cela ne tienne, Jean-Michel Germa rappelle que «le succès du projet de Tarfaya revient également aux équipes de La Compagnie du Vent, qui sont à l’origine du développement de ce parc de 300 MW et l’ont porté depuis le début des années 2000».
Pour bien comprendre le nœud du problème dont il est fait ici allusion, il faut remonter à une dizaine d’années, en 2004 précisément. La Compagnie du Vent et GDF Suez sont alors présélectionnées à l’appel d’offres lancé par le gouvernement marocain.
Trois ans plus tard, le géant français décide d’acquérir la majorité du capital de la PME auprès de laquelle il s’engage à développer ensemble le projet. L’année suivante, les deux entreprises décident ainsi de remettre une offre commune.
Jusque-là, tout va pour le mieux. Mais, c’est au moment de la phase finale d’attribution du marché que tout va basculer : GDF Suez décide de racheter la société International Power, un groupe britannique.
Contre toute attente, cette dernière, qui avait également déposé un dossier de réponse à l’appel d’offres, remporte finalement le marché, au détriment de La Compagnie du Vent. Ce, après que GDF Suez a «pourtant bénéficié de toutes les études préparatoires menées» par la PME, indique le communiqué. Et de déplorer : «Le groupe a fait le choix de favoriser sa filiale International Power au détriment, et sans aucune indemnisation, de son autre filiale La Compagnie du Vent».
En effet, d’après Jean-Michel Germa, cette manœuvre de GDF aurait généré un «grave préjudice pour La Compagnie du Vent, estimé à 71 millions d’euros, sans compter les retombées significatives en termes d'image dont cette dernière aurait bénéficié». Il regrette, par ailleurs, que La Compagnie du Vent, pionnière de l'énergie éolienne en France et au Maroc, avec les parcs de Koudia-al Baïda et de Tétouan, «a été purement et simplement sacrifiée par GDF Suez sur un projet représentant à terme 4% de la production totale d'électricité du Maroc».
Il est important de noter que Jean-Michel Germa et le groupe GDF Suez ne sont pas à leur premier conflit autour de l’éolien.
On se souvient que « lors du lancement de l’appel d’offres éolien offshore au large du Tréport (commune française), GDF Suez a conclu un accord de collaboration avec les sociétés Areva et Vinci pour répondre à l’appel d’offres, sans donner à La Compagnie du Vent le rôle significatif auquel elle pouvait légitimement prétendre», rappelle le site spécialisé Enerzine.com. Jean-Michel Germa refusa alors de signer «cet accord qui réduisait l'entreprise qu'il a fondée et développée au rôle de simple bureau d’études et la privait de revenus conséquents», poursuit le site. Ce dernier sera ainsi démis de ses fonctions par GDF Suez et assigné en référé pour abus de minorité.
Un mandataire désigné par le tribunal de commerce de Montpellier pour le représenter va alors «entériner l’accord de collaboration initialement refusé par Jean-Michel Germa. Le site précise toutefois que «ces décisions ont été censurées par la Cour de cassation puis annulées par la Cour d’appel de renvoi, qui a considéré que Jean-Michel Germa n’avait pas commis d’abus de minorité face à GDF Suez».
Considéré comme le plus grand parc éolien d'Afrique, le parc de Tarfaya a été réalisé par GDF Suez et son partenaire marocain Nareva Holding. Il est doté de 131 éoliennes d’une capacité de production de 301 MW. Lancé en janvier 2013, il a été mis en service lundi 8 décembre.
Il est à souligner que ce parc devait alimenter environ 1,5 million de foyers, ce qui constitue un grand pas pour le Maroc sur la voie de l'indépendance énergétique. D’autant plus qu’il représente 15% de l’objectif que s’est fixé le pays, à savoir fournir 2 GW d’électricité à partir de l’éolien.